Ce matin s’est tenu le CTSD relatif à la carte scolaire du premier degré (voir notre déclaration préalable), dans des conditions toutes particulières pour cause de confinement : visio-conférence, nombre de participant-es limité, défense de situations problématiques effectuées par mail, en amont, en relation duelle et pas à la connaissance de l’ensemble des membres du CTSD… Le fonctionnaire doit fonctionner, et la machine Éducation Nationale doit avancer, même quand tout déraille autour !

Blanquer ayant annoncé au dernier moment une rallonge de la dotation, celle-ci a apporté un supplément de 18 postes dans l’Hérault, portant à 49 le nombre de postes disponibles (18 en dotation initiale, 13 en redéploiement des autres départements de l’académie, 18 de la dotation supplémentaire).
Pas de quoi mener toutes les politiques exigées en haut lieu (priorité au primaire, dédoublement, classes à 24, pas de fermeture dans les communes de moins de 5000 habitants sans accord de la mairie...), ni accompagner l’évolution démographique du département…
Mais surtout : pas de quoi préparer la reprise à la sortie du confinement. En effet, très nombreux seront les élèves déphasés, en manque de repères, ayant perdu le cadre scolaire et les notions de l’année. Un accompagnement spécifique et intense sera nécessaire, mais notre ministre n’a pour l’instant rien évoqué comme pistes de travail, et encore moins comme moyens dédiés à ce problème.

Concrètement, pour la rentrée dans l’Hérault, nous allons perdre 15 postes de RASED et les postes d’animateurs soutien parce que la DSDEN veut mener une expérimentation. Sans poste, il faut bien se débrouiller !

Les missions du RASED sont réorientées vers l’accompagnement des équipes, plutôt que des élèves.
Le DASEN crée une équipes dédiée aux « élèves hautement perturbateurs » (le DASEN parle désormais "d’élèves empêcheurs"). Cette équipe se composera d’un enseignant expérimenté et d’un psychologue EN, ainsi qu’un médecin scolaire et une infirmière (mais non dédiés). Cette équipe sera appuyée par quatre remplaçants mobilisés pour l’accompagnement de ces élèves dans les circonscriptions de Montpellier ouest ; Béziers Centre ; Bédarieux ; Pézenas (à Agde).
Enfin le nombre d’enseignants référents augmente car le nombre d’élèves notifiés augmente aussi.

Cela fait des années que nous luttons pour que l’institution prenne en compte la situation des élèves hautement perturbateurs, mais nous constatons avec colère que, malgré la priorité au primaire affichée par ce gouvernement, l’argent magique qui pleut actuellement sur l’économie, les banques, les entreprises, ne ruisselle décidément pas dans les services publics, pourtant garants d’une société forte et solidaire, et seuls à même de mener le combat contre les inégalités qui s’aggravent avec la crise.
Ce gouvernement se débat dans une communication de moins en moins crédible, et son ministre de l’Éducation Nationale prend sa part avec application.

L’ensemble des organisations syndicales a voté contre ce projet de carte scolaire. Un CTSD de repli est donc prévu la semaine prochaine, pour valider, malgré notre opposition, les ouvertures et fermetures de postes.