"Continuité pédagogique présentielle" sans les moyens adéquats : une mise en danger de tou-tes

vendredi 7 janvier 2022
par  Sud éduc 34

Communiqué de SUD éducation UPV
Vendredi 7 janvier 2022

Dans la dernière circulaire adressée le 29 décembre par la DGSIP* aux chefs d’établissement d’enseignement supérieur, notre Ministère de tutelle énonce que la règle, en cette rentrée de janvier 2022, sera celle de la « continuité pédagogique en présentiel ». A l’instar de la « continuité pédagogique en distanciel » subie ces deux dernières années, le Ministère démontre qu’il ne se soucie nullement ni de la santé des étudiant-e-s et du personnel**, ni de la qualité de la formation et des conditions dans lesquelles elle est délivrée. Pour le Ministère, il n’est toujours pas question ni de modifier le calendrier universitaire, ni d’accorder aux établissements les moyens d’accueillir les étudiant-e-s et le personnel dans des conditions sanitaires satisfaisantes : l’enjeu est simplement que les universités continuent à produire des diplômé-e-s, peu importe les conditions de cette production. Sans moyens supplémentaires de lutte contre la propagation du virus, cette « continuité pédagogique en présentiel », simulacre de normalité, constitue une source d’inquiétude et de stress accrue pour le personnel contraint de venir assurer la rentrée ou surveiller les examens. Elle risque également de mettre en danger le personnel, les étudiant-e-s ainsi que le reste de la société, c’est-à-dire nos familles, voisin-e-s et ami-e-s.

Au Comité technique (CT) qui s’est réuni aujourd’hui jeudi 6 janvier au matin, les élu-e-s SUD éducation ont donc porté une série de revendications visant à garantir la santé du personnel et des étudiant-e-s déjà revenu-e-s sur nos campus ou susceptibles d’y revenir prochainement, en premier lieu desquels la mise à disposition de masques FFP2 à l’ensemble du personnel. L’information est en effet parvenue hier aux composantes et départements, qu’il était possible, sur demande auprès de la DMG, « de mettre à disposition des masques FFP2 pour les personnels qui participent au prochain salon de l’étudiant. De la même manière, les personnels qui vont participer à la surveillance des prochains examens peuvent également en être équipés. » Nous avons, lors du CT de ce matin, obtenu l’assurance de la direction de l’établissement que le personnel pourra accéder à des masques FFP2 sur simple présentation à l’accueil de l’université.

Nous regrettons en revanche le refus de la direction de l’université de prendre en considération les autres revendications que nous avons portées, en particulier la mise à disposition de masques FFP2 également pour les étudiant-e-s, comme d’autres universités ont pu le faire, ainsi que la mise à disposition de capteurs de CO2 dans l’ensemble des salles d’examen pour la 2nde évaluation qui commence la semaine prochaine et dans l’ensemble des salles d’enseignement pour la rentrée du 2nd semestre. Pire, nous regrettons que ces revendications aient été balayées pour faire porter la responsabilité de la situation sur les enseignant-e-s (qui n’aéreraient pas les salles d’enseignement) et les étudiant-e-s (qui ne viendraient pas chercher les masques tissus, et n’auraient donc pas de légitimité à demander des masques FFP2). Il est inacceptable que le personnel et les étudiant-e-s de notre université soient renvoyé-e-s à leur responsabilité individuelle, quand l’institution, à commencer par le Ministère, faillit dans son obligation à garantir la santé de tou-te-s.

Sans moyens adéquats, le calendrier de cette rentrée doit être reporté, à commencer par les examens de 2nde évaluation qui sont supposés commencer mercredi prochain 12 janvier, ainsi que la rentrée du second semestre programmée pour le lundi 24 janvier, soit en plein pic épidémique. Le calendrier universitaire est difficilement tenable en temps ordinaire ; il serait désormais irresponsable de s’y tenir.

SUD éducation encourage les collègues de toutes les catégories de personnel de notre université

- à remplir des fiches du Registre santé et sécurité au travail (RSST) pour faire état de situations ne permettant pas d’assurer la surveillance des examens ou la reprise des enseignements dans de bonnes conditions, en particulier des difficultés éventuelles de ventilation des salles ou l’accueil des usager-e-s parfois peu respectueuses et respectueux des consignes sanitaires en bibliothèques : le RSST est accessible sur l’ENT (rubrique “Outils collaboratifs” puis “Accès au formulaire du RSST”)
- à se protéger si nécessaire par la grève, libératrice à l’égard de nos obligations de service : nous sommes tou-te-s couvert-e-s par les préavis de grève généralistes déposés régulièrement par la fédération SUD éducation

* Direction générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle
** SUD éducation entend le terme de personnel comme rassemblant l’ensemble des catégories de personnes travaillant dans les établissements d’enseignement supérieur et de recherche