Concurrence, pression, surcharge de travail : les évaluations d’écoles, c’est non !

jeudi 7 juillet 2022
par  Sud éduc 34

Tract de SUD éducation 34
Jeudi 7 juillet 2022

Contre la mise en place des évaluations d’écoles, dispositif inutile et facultatif, SUD éducation 34 fait le point pour vous donner l’information la plus juste et les moyens de refuser d’y participer. Retrouvez ci-dessous le tract, l’appel des collègues et des écoles de la circonscription de Lanta (Haute-Garonne), et le modèle de l’appel à signer avec votre équipe.

Quel est ce dispositif ?

Issue de la loi dite « pour une École de la confiance », massivement rejetée par la communauté éducative en 2019 (34 votes contre, 3 votes pour), cette évaluation se déroule en deux temps :

- un premier temps d’auto-évaluation, qui a pour but « d’analyser l’école dans sa globalité » intégrant les temps scolaires (acquis des élèves, vie dans l’école) et périscolaires, y compris en faisant participer les enseignant-es de l’école, les parents, les élèves et la collectivité locale en leur faisant remplir des questionnaires de satisfaction par exemple.

- une phase d’évaluation externe, conduite par des personnels désignés par le DASEN et n’intervenant pas dans l’école (IEN, directeur-trice, chef-fe d’établissement, CPC, enseignant-e...), qui produisent un rapport d’évaluation.

Un nouvel outil de management pour mettre en place une concurrence entre les écoles !

L’école n’est pas une entreprise et pourtant le ministère affiche clairement la couleur en généralisant le dispositif d’évaluation initialement expérimental. La mise en place des évaluations suit ce qui se fait ailleurs dans l’Union européenne avec un pilotage par l’évaluation et les indicateurs, une affirmation de l’autorité fonctionnelle des directrices·eurs, la multiplication des primes et un premier pas vers la rémunération à la carte en fonction du « niveau d’engagement professionnel » des personnels.

Non à l’usage de l’évaluation comme moyen de pression !

Le CEE a beau assurer que le rapport d’ évaluation des écoles ne sera pas public, nul doute que la systématisation de ce type d’évaluation aura des conséquences sur les équipes en terme de projets pédagogiques, avec une fuite en avant vers des projets qui répondent aux demandes institutionnelles au détriment des réels besoins des enfants.

Les écoles vont encore se retrouver confrontées à des évaluations commandées par la hiérarchie qui n’aident en rien les équipes à améliorer la qualité du service public d’éducation.

Comme Macron a annoncé une part variable dans les salaires des enseignant es, il y a fort à parier que ces évaluations pourront devenir un outil pour contraindre les équipes à appliquer les demandes de la hiérarchie et du ministère.

De plus, c’est encore une surcharge de travail pour les personnels, déjà submergés par des tâches qui les éloignent de leurs missions. Les conséquences d’une telle évaluation conduiraient l’école publique à la “contractualisation par objectifs” et à la territorialisation, ce qui entre en contradiction avec les missions de service public.
L’incitation à accomplir des objectifs inatteignables au nom de l’efficacité ne peut que faire le jeu de la concurrence au détriment de la liberté pédagogique et de la souveraineté du conseil des maîtres.esses, augmentant stress et souffrance au travail, récompensant les un·es et pénalisant les autres.

Cette obsession évaluative s’apparente à un contrôle des pratiques visant à adapter l’éducation à la culture de la performance issue de la gestion d’entreprise.

SUD éducation appelle les personnels et les équipes à ne pas participer à ces évaluations

SUD éducation revendique la fin de toutes les évaluations qui ne sont jamais pensées par les équipes. Ce sont de véritables moyens dont l’école a besoin et pas d’une stratégie managériale

La riposte s’organise déjà !
Dans le Puy de Dôme, plusieurs écoles ont déjà décidé de ne pas les mettre en place.
Dans la circonscription de Lanta dans l’académie de Toulouse, 58 écoles et des collègues ont signé un texte appelant à refuser les évaluations d’écoles. Voir l’appel des écoles et collègues ci-dessous

Vous n’êtes pas obligé-es de les mettre en place

Rien dans nos obligations réglementaires de service (ORS) ni dans nos statuts ne nous contraint à mener ni à participer à ces évaluations d’écoles, il faut donc les refuser en bloc !

Plusieurs DASEN précisent que les écoles qui le décident n’auront pas l’obligation de les mettre en place l’année prochaine. Il faut les prendre au mot.

Contactez-nous pour obtenir de l’aide à syndicat@sudeducation34.org, dites-nous si vous les refusez pour être accompagné-es.

Concurrence, pression, surcharge de travail : les évaluations d’écoles, c’est non !

Appel des écoles et collègues de la circonscription de Lanta (Haute-Garonne)

Appel des écoles et collègues de la circonscription de Lanta (Haute-Garonne)

Texte à proposer pour signature de son école, et de collègues

Texte à proposer pour signature de son école et de collègues

Faites nous parvenir votre texte signé à syndicat@sudeducation34.org, pour que l’on puisse tenir à jour la liste des écoles et collègues signataires !

Nous, enseignants, refusons d’entrer dans l’expérimentation d’évaluation des écoles annoncée par le ministère de l’Education nationale. Nous considérons ces évaluations comme une remise en cause de nos statuts et le fonctionnement même de l’École Publique.

Cette expérimentation est présentée pour être mise en place dès septembre 2022. Elle prévoit entre autres, questionnaires aux parents, aux élèves, au périscolaire, avis des élus, rédaction d’un rapport d’auto-évaluation par les enseignants, visites d’une commission d’évaluation (IEN et directeur externe, principal d’un collège…). Elle rendra un rapport d’inspection contraignant le Projet d’école, le PEDT et les formations et donnera des objectifs à atteindre dans les 5 ans ! Inacceptable !

Elle découle directement des réformes Blanquer (« Ecole de la Confiance », Grenelle de l’Education…) rejetées massivement. Expérimentées ces deux dernières années dans quelques écoles de France, les retours des collègues sur ces nouvelles évaluations sont très inquiétants.

Une expérimentation a par définition vocation à être généralisée. Les incidences de cette proposition sont multiples et profondément néfastes.

Nous refusons d’être évalués par les parents, les élus, le personnel municipal, les élèves et les agents du périscolaire.

Nous refusons la mise en concurrence des écoles au profit d’une école des territoires qui n’est pas garante de l’égalité.

Nous réaffirmons la liberté pédagogique individuelle de chaque enseignant sur des programmes nationaux. Nous refusons la remise en cause des décisions prises par l’équipe enseignante lors des conseils des maitres.
Nous refusons la mascarade d’auto-évaluation calquée sur le management d’entreprise. Nous refusons un investissement chronophage dans la mise en œuvre de ces évaluations au détriment de nos missions d’enseignement.

Nous alertons sur la mise au pas des personnels avec l’accompagnement collectif PPCR obligatoire.

Nous refusons cette stratégie du leurre. Ces évaluations d’écoles ne répondent en rien à nos besoins et revendications.

Nous alertons sur les conséquences d’une telle évaluation qui conduit à la définition d’objectifs, à la “contractualisation d’objectifs”, à la territorialisation de l’école contraire à l’idée même du service public.

Aucun décret, aucun texte réglementaire ne nous contraint à accepter cette expérimentation. Nous appelons chaque enseignant, chaque école à refuser cette proposition, à ne pas se porter volontaire.

Ecoles signataires :