Déclaration de Sud éducation 34 à la CAPD du 29 mai 2019

mercredi 29 mai 2019
par  Sud éduc 34

Monsieur le Directeur académique, mesdames et messieurs les IEN, chères collègues de l’administration et des syndicats, nous sommes inquiets.

Inquiets pour nos collègues dans la difficulté.

L’insuffisance notoire de personnel consacré au suivi des personnels en difficulté professionnelle ou médicale (en particulier médecine de prévention) met nombre de collègues en souffrance. Les demandes de rendez-vous auprès de la médecine de prévention restent le plus souvent sans réponse, ou alors avec un délai de pratiquement une année scolaire !
Nous ne comptons plus les collègues en difficulté qui réclament de tels rendez-vous, sans succès, alors que cela fait partie des droits garantis par notre statut de fonctionnaire. Ne parlons même pas des collègues en bonne santé, mais qui souhaitent simplement bénéficier de leur droit à une visite tous les cinq ans...

L’arrogance, l’incohérence et le mépris du gouvernement, en particulier des responsables de notre ministère, par exemple pour le mouvement des personnels en 2019 met nos collègues de l’administration dans la difficulté, et nos collègues enseignants dans l’angoisse et parfois la souffrance psychologique.
Un nouveau logiciel livré en kit, sans préparation, sans formation suffisante ; un calendrier impossible à tenir, il a fallu plus de deux semaines avant d’obtenir un message de l’administration sur IProf à propos des accusés de réception des barèmes.
L’impossibilité ou la grande difficulté à joindre les services est problématique ;
L’absence de réponses aux sollicitations des services est source d’angoisse.

Monsieur l’Inspecteur d’Académie, nous vous avons déjà demandé de faire remonter au Ministère nos alertes et nos questions. En effet, le Ministre Blanquer, très bon communiquant mais piètre gestionnaire, ne semble pas se rendre compte des dégâts de sa politique "je décide, il faut faire tout de suite". Vous nous avez répondu que vous n’y pouviez rien si nos instances nationales étaient incapables de se faire entendre.

Depuis quelques jours, le procès des dirigeants de France Télécom se déroule. Ils sont poursuivis suite à la vague de suicides, il y a une dizaine d’années, due à la gestion des personnels de l’entreprise.
Pour notre part, nous relevons le nombre très inquiétant de collègues que nous accompagnons et qui parlent désormais ouvertement d’en finir.

Nous vous demandons une nouvelle fois de faire remonter à vos supérieurs et au ministère l’inquiétude des représentants du personnel, et la souffrance de nos collègues sur le terrain. Nous vous le demandons avec insistance.
Nous espérons que dans quelques années, ce ne sera pas vous qui serez devant les tribunaux pour répondre de vos actes ou de vos non actes.
Car il semble urgent et nécessaire de rappeler qu’un service public n’a pas pour vocation d’être rentable, ni géré comme une entreprise. Il doit juste servir correctement les usagères et usagers, tout en traitant dignement ses salarié-es.
Merci de votre attention.