Déclaration préalable de SUD éducation 34 au CSA-D du 6 septembre 2023 : ajustement carte scolaire du premier degré

Personne n’a pu rater l’information de ce début d’année scolaire… Un spectre hante la France et son école publique : le spectre de l’abaya.

Enfin l’abaya… Ou le kimono. Ou tout simplement les vêtements noirs. On ne sait pas trop. A priori, tant que c’est porté par une élève supposée musulmane alors c’est dangereux.

Questionné sur l’abaya dans une interview donnée ce lundi au youtubeur “Hugo Décrypte”, le président a dit : “On ne peut pas faire comme s’il n’y avait pas eu d’attaque terroriste et l’assassinat de Samuel Paty dans notre pays.” Mais comme il s’est ensuite défendu de faire un parallèle entre l’abaya et le terrorisme, alors tout va bien…

Les hommages à Samuel Paty, notre président sait faire. Comme lors d’une vidéo où il lui rendait hommage puis plus tard montrait une photo de deux youtubeurs (encore), “Mc Fly et Carlito”, qui faisaient la grimace. Rien de plus normal, après tout il avait simplement perdu un pari dans une autre vidéo avec eux.

On a dépassé le stade de l’abject et du ridicule depuis belle lurette, mais ce gouvernement va toujours plus loin dans la discrimination raciste et les amalgames islamophobes.

Pour en revenir aux réelles préoccupations des personnels et des usagers de l’école publique : il manque des enseignant·es. La pénurie est là, bien installée, conséquence prévisible d’un enchaînement de réformes voulues par le gouvernement.
La préparation de la rentrée se fait de nouveau dans des conditions difficiles : fermetures de classes, hausses des effectifs, postes non pourvus aux concours (16% dans le 1er degré, 20% dans le 2nd degré), manque de personnels notamment médico-sociaux et de personnels AESH…
Pourtant le ministère doit mettre les moyens nécessaires pour que l’école se hisse à la hauteur des enjeux contemporains : lutte contre le harcèlement scolaire, inclusion des élèves en situation de handicap, renforcement de l’éducation prioritaire, rénovation écologique du bâti scolaire…
Autre nouveauté : le “Pacte”. Comme le pouvoir d’achat des enseignant·es est en berne depuis des décennies et qu’il n’y a plus personne pour remplacer dans le second degré il fallait trouver quelque chose. Et si on payait les enseignant·es pour des missions qu’ils et elles effectuaient déjà, et qu’on les faisait se remplacer entre eux ?

Encore à côté. Ce “Pacte” ne répond pas au problème du manque d’adultes dans les établissements, à l’épuisement des équipes et aux inégalités salariales. Au contraire, il les renforce et aggrave la situation. Ce patchwork de primes ne répond pas non plus à la paupérisation des personnels due au gel du point d’indice, à l’inflation et à une répartition injuste des richesses.

Enfin, pour élever le niveau scolaire, autre priorité du ministère, un consensus large se dégage chez les pédagogues contre les méthodes rétrogrades qui sont préconisées actuellement (dictée, méthodes de lecture imposées, évaluations nationales à tout va,...).

Ce dont les élèves ont besoin, ce sont des effectifs réduits et des personnels en mesure de les accompagner dans leurs difficultés d’apprentissage.

A ce titre, M. Mauny, le précédent DASEN, a supprimé de fait le RASED dans notre département pour masquer la pénurie de postes. SUD éducation s’est opposé et continuera de s’opposer à cette disparition du RASED. Que comptez-vous faire, Mme la DASEN, pour rétablir ce dispositif indispensable à nos élèves les plus fragiles ?

Déclaration préalable de SUD éducation 34 au CSA-D du 6 septembre 2023 : ajustement carte scolaire du premier degré